Lois de bioéthique : un réexamen mis sur la sellette par le Pr Lebeau

Emile-Etienne Lebeau enseigne le dessin au collège Malylise Lebranchu de Sceaux. Président honoraire et fondateur de l’Association pour mourir dans l’Indignité (AmI), il nous accorde gentiment cet entretien dans le cadre de la révision en cours des lois de bioéthique.

 - Emile-Etienne Lebeau, pourquoi êtes-vous fâché ?

 - Précisons tout d’abord que lorsque j’ai évoqué notre rencontre avec mes collègues, beaucoup m'ont fait part de leur scepticisme. Je m’abstiendrai donc de détailler ce qui m’a été dit sur votre « rubrique à brac »... Mais il m’est apparu qu’un cadre voué au divertissement pouvait constituer une opportunité pour rattraper mon absence dans les consultations engagées depuis trois ans.

 - Bien bien, parlez-nous de l’AmI  ?

 - Pour mes camarades du syndicat SUD-Sceaux et moi-même, il semblerait que l’on veuille nous faire vivre dans l’indignité bling-bling et mourir « dans la dignité »… Pour ma part, j’imagine que le fait de m’éteindre sera suffisamment désagréable sans qu’une bourgeoise vienne me dire comment ! Nous revendiquons, nous, une société libre, équitable et fraternelle, une vie solidaire, réussie ou accomplie, et pour le reste, moins on nous avisera, mieux ce sera !

-         Mais doit-on relégiférer ou délégiférer par rapport aux dons de gamètes et à l’adoption ?

-         Il faut reconnaître que cette affaire de parrainage ouvert à la filiation (POF) d’une étudiante de troisième cycle par un couple de marsouins analphabètes continuera de poser question. Notamment lorsqu’il lui faudra parler de sa famille à ses amies... Une fois de plus, les nobliaux nous tartinent de belles phrases tout en se comportant en privé comme à l’époque de Charles VII.

-         Reste la question du dépistage anténatal…

-         S’il s’agit de dépister massivement les génies rescapés de la génération télé, il est déjà trop tard. Pour les autres, j’ai chaque jour du mal à faire la différence. Mais si on ne fait rien pour encadrer les recherches sur le fameux « gène rebelle », avec qui mènera-t-on ensuite le travail harassant et ingrat de dépistage de la bêtise qu’est le métier d’enseignant ? Et bien, il suffira de consulter les fichiers ! Je suis donc partisan de cette mesure, mais en post-cursus. Ce qui nous amène, en fiabilité, bien au-delà du postnatal ! 

-         Vous ne craignez pas de plomber mon lectorat ?

-         Au contraire, nous voilà bien la caution morale dont vous aviez grandement besoin !

Propos recueillis sous X